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Développer la diaconie pour l’intérêt des personnes vulnérables

Actes 6,1-6

L’église primitive a développé deux ministères, la diaconie de la parole et la diaconie des tables. Ces deux ministères sont fondamentalement unis mais orientés vers deux ministères différents : ministère des apôtres et celui des diacres. Le coup de théâtre furent les récriminations des Hellénistes contre les Hébreux lorsque, par inadvertance, les veuves des Hellénistes étaient oubliées dans la distribution quotidienne des vivres (Actes 6,1-6). Ce conflit banal ne fut qu’un arbre qui cache dans la forêt dans la mesure où il y avait certainement des tensions internes qui n’ont été exacerbées que par ce conflit.
La communion des biens n’est plus signe de la koinonia car au sein de la communauté deux groupes de Juifs croyants se le disputent. En désignant un des deux groupes comme celui des « hellénistes », dont les chefs ont des noms grecs (6,5), on laisse supposer que c’étaient des Juifs élevés dans la culture gréco-romaine. Et à contrario, l’autre groupe des hébreux parlait l’araméen. Au-delà des différences, il y avait des différences théologiques car la foi en Jésus n’avait pas amené les hébreux à abandonner les habitudes cultuelles au Temple (2,46 ; 3,1 ; 5,12.21). Pourtant, Etienne appartenant à l’autre groupe, parle du Temple comme n’ayant plus de sens (7,48-50). Les dissensions qui surviennent sont dues au problème financier car les veuves hellénistes sont coupées d’un soutien dont elles dépendaient totalement.
Le conflit sera réglé par l’institution de la diaconie, un service qui devra désormais s’occuper des personnes vulnérables (veuves, orphelins, bref tous les marginalisés de la société, les laisser-pour-compte comme on dit. Pendant que les apôtres s’occuperont de la prédication de la parole et de la prière, les diacres, parce que c’est par ce nom qu’on les désignera, s’occuperont des questions sociales parce que l’évangile pour connaitre un rayonnement ne peut que revêtir une dimension sociale par l’homme à qui l’évangile de Jésus-Christ s’adresse vise son être intégral.
Aujourd’hui, plus que jamais, avec des bouleversements que connait notre société (guerres, déplacements massifs des populations, tueries, violences sexuelles, viols, etc), il est indispensable que notre église apporte une lueur d’espoir à toute personne qui souffre par un geste de compassion comme pour lui dire qu’il n’est pas seul. Il y a des frères et sœurs qui compatissent or compatir vient de « cum patiri » qui signifie « souffrir avec ».
Notre chapelle CBCA Goma Ouest s’est engagée à être une église rayonnante au cours de six prochaines années selon son plan stratégique 2014-2019. Et pour y parvenir, elle n’a pas d’autre choix que de prêcher l’évangile qui atteigne tout homme et tout l’homme, c’est-à-dire dans toute son intégrité physique, psychique, spirituelle, socio-économique et écologique. Nous avons donc du pain sur la planche. La présence des vulnérables au sein et autour de notre église devrait nous préoccuper et faire le meilleur de nous-mêmes pour apporter un soulagement autant que cela peu.
Que le Seigneur nous y aide !

Rév. Pasteur Vincent Muderhwa

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